Road trip été 2017 : 10 pays, épisode 1.

Voilà un petit moment que cela nous trottait dans la tête…
Aller jusqu’en Finlande (où notre fille habite) avec nos motos, voir du pays, des pays, se dépayser…
Fin du premier trimestre 2017, la décision est prise. Je commence à regarder les itinéraires possibles, à acheter quelques cartes routières (nous avons  des GPS, mais…) et à visiter divers sites Internet pour prendre des renseignements. Nous sommes déjà allés à Helsinki en 2016, mais en avion.
Juin :  l’itinéraire est arrêté ; nous partirons en traversant la Belgique, les Pays-Bas (un peu), l’Allemagne, le Danemark et la Suède avant de prendre un bateau pour la Finlande. Le retour se fera par l’autre côté, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Allemagne. Il faut bien varier un peu !
Je fais procéder aux révisions des deux motos, y compris changement de kit chaîne sur la F 800 R d’Edith. Pour ma K 1600, je juge raisonnable de changer mon train de pneus avant de partir : pas envie de chercher  à les remplacer sur la route.
Jeudi 27 juillet (au passage, c’est le jour de mon anniversaire), nous peaufinons les équipements et hésitons encore sur quelques pièces vestimentaires à emmener ou non. Vers 10 h, tout est prêt et nous décidons de partir tranquillement, l’hôtel réservé est à Münster, soit à environ 400 km. Beaucoup de monde, beaucoup de camions sur l’autoroute qui nous emmène à travers la Belgique et nous fait passer à proximité d’Anvers. Nous restons prudents, la circulation est vraiment chargée…
Point positif : je me dis que depuis la frontière belge, même si nous avons la malchance d’avoir un PV, nous n’aurons pas de retrait de points ! Voilà qui ajoute à ma bonne humeur !
Un peu moins de véhicules nous accompagnent lorsque nous quittons l’agglomération anversoise. Nous passons aux Pays-Bas et nous arrêtons peu après, à Hapert, pour faire le plein et pique-niquer.

Depuis notre départ, le temps est agréable, quelques nuages et peu de vent. Quelques kilomètres  après le passage en Allemagne, j’informe Edith que j’ai l’intention de tester la vitesse de pointe de la K 1600 ; je n’y suis pas arrivé, il y a du vent,  et l’arrière, y compris le top-case,  est plutôt chargé ; la roue avant semble se délester légèrement. J’accroche 210 km/h compteur, loin du maxi. Mais ce qui est impressionnant avec ce moteur exceptionnel, c’est sa disponibilité à n’importe quel régime sur n’importe quel rapport ; le temps qu’il m’a fallu pour passer de 130 à 200 est ridicule, la poussée est très forte et constante… Je suis envoûté. Encore plus qu’avant.
Je coupe les gaz pour rouler à 100/ 110 le temps qu’Edith me rejoigne et voilà qu’elle me dépasse à au moins 170 km/h… Tout fout l’camp ma bonne dame…
Il est à peine 16 h lorsque nous arrivons au Park Hotel Hohenfeld à Münster, très bel établissement aux allures de château.

Le temps de nous installer et nous voilà repartis… En bus ! Un arrêt se situe en effet tout près du parc de l’hôtel et nous profitons du temps disponible avant la soirée pour aller visiter la ville, très sympa par ailleurs, calme et sereine.


De retour à notre hébergement, nous profitons d’un repas très agréable, romantique à souhait, avant une nuit réparatrice (les motos à l’abri dans un garage) et un petit déjeuner allemand bien costaud pour affronter la route.
Notre seconde journée de roulage nous conduit jusqu’à Lübeck, ancienne capitale de la Ligue Hanséatique, soit une étape d’environ 350 km, que nous décidons de parcourir en grande partie hors autoroutes. La campagne allemande est bucolique à souhait, mais notre parcours est ralenti par de très nombreuses traversées de petites villes. Nous échappons à une très grosse averse en faisant le plein, merci à la structure de la station-service.
Nous faisons une pause à Hambourg, très embouteillée. Le temps est assez maussade et il pleut franchement alors que je goûte à une spécialité locale…


Ignorant quand et où nous serions exactement au cours de notre périple, nous n’avons strictement rien réservé, hormis la première nuit et notre semaine à Helsinki. Lors de la pause casse-croûte, je consulte les applications Booking et Trip Advisor qui nous indiquent quelques établissements sympas autour et dans Lübeck… Nous essuyons trois refus, hôtels complets… Nous finissons par trouver la dernière chambre libre à l’Ibis Budget, pas chère et très correcte. Les motos sont garées sur le parking de l’hôtel, aussi ai-je décidé de les attacher l’une à l’autre avec les deux « U ». Une escapade à pied le long de la rivière Trave nous permet d’acheter quelques denrées pour notre frugal repas du soir.
Samedi 29, le temps est maussade, un crachin nous accompagne vers le nord.  Notre destination est Puttgarden, d’où nous avons prévu de prendre un ferry qui traverse le Fehmarn et nous déposera au Danemark. Nous faisons un plein allemand de super à 100 d’octane et saluons 2 motards belges dont un en K 1600. Nous les retrouverons dans la file d’attente pour embarquer et engagerons la conversation : ils sont d’Anvers et vont en Laponie. Nous discutons également avec un parisien qui se rend dans cette même région.  Nous toussons un peu à propos du prix du passage : 56 € par moto pour 45 minutes de traversée !


De l’autre côté du détroit, nous voici donc au royaume du Danemark. Ici l’euro n’a pas cours et nous décidons de nous débrouiller avec nos cartes bancaires pour tout régler, ce qui n’est pas un problème. Après quelques kilomètres sous les nuages, nous traversons le pays jusqu’à Ballerup (banlieue de Copenhague) sous une pluie forte et ininterrompue. Pas mal de nos équipements réputés étanches ont percé et nous arrivons au « Zleep Hotel » trempés comme des soupes. C’était une bonne idée de réserver ! Il est  14 h, nous avons le temps de nous sécher et nous changer.
A 16 h, le soleil revient en force et nous décidons d’aller avec une seule moto (la F 800 en l’occurrence) visiter Copenhague.  Nous nous limitons au quartier « Nyhavn » près  du centre de Copenhague dont le nom signifie nouveau port en danois. Il est caractérisé par les vives couleurs des maisons qui le bordent.


On y trouve l'ancienne demeure de l'écrivain Hans Christian Andersen. Nous avons été enchantés par notre visite. C’est très joli, très vivant et très fréquenté. L’ambiance est détendue et conviviale. Un petit détour par le quartier Christiania, autogéré et fréquenté par une faune bigarrée ; il est 18 h, les vendeurs d’  « herbe qui fait rire » ouvrent leurs étals et les clients font leurs réserves. L’odeur qui règne dans ces rues ne trompe pas ! Nous prenons, de retour au port, un repas léger et très cher (comme dans tout le Danemark) en terrasse au bord de l’eau. Super agréable… Un détour indispensable par la statue de la Petite Sirène et dodo !

Le lendemain, 30 juillet, nous partons sous un soleil hésitant en direction du détroit de l’Oresund, notre porte vers la Suède. L’ouvrage que nous allons emprunter est remarquable : il s’agit d’abord d’un tunnel de 3, 7 km sous la mer qui débouche sur une île artificielle créée avec les gravats du creusement. Puis d’un pont magnifique de 7, 8 km, en arc de cercle.

Nous y passons à petite vitesse pour admirer l’ouvrage et le paysage, le tout baigné de soleil. Retour à la réalité juste après le pont à proximité de Malmö où il faut s’acquitter d’un péage de 56 €… Pour les 2 motos.
Nous empruntons la route E6 vers Helsingborg puis la E4 vers Jönköping. Le temps est menaçant mais nous n’aurons à déplorer aucune goutte de pluie. Arrêt essence/casse-croûte. Nous traversons de très jolis paysages mais qui finissent par être lassants, puisque constitués à 99% de forêts… La décision est prise de quitter l’autoroute et nous parcourons de jolies routes vallonnées garnies de fermes colorées et de lacs cachés parmi les arbres.

Retour sur l’autoroute afin d’arriver à une heure correcte au « First Hotel «  à Jönköping. Nous sommes au 5ème étage, de là-haut nous voyons les motos attachées ensemble. Là encore nous partons à pied vers le centre ville et le lac.


Arrêt au supermarché lors du retour afin de faire quelques emplettes pour le soir. Encore une ville qui semble agréable…  Comme nous passerons encore 72 h en Suède, nous retirons des devises locales, des couronnes suédoises donc, pour nos menus achats. A titre anecdotique, dans la banlieue de Jönköping se trouve Huskvarna, où se situe le siège social d’une marque bien connue pour laquelle le « k » a été changé en « q »…


Le lendemain, 31 juillet, nous décidons de remonter plein nord le long de cet énorme lac (le Vättern, long d’environ 120 km et large de 30) puis de bifurquer vers l’est afin de rejoindre Stockholm, soit environ 400 km. Nous n’avons pas regretté notre choix, nous avons vu de superbes paysages… Routes vallonnées, vues fréquentes à diverses altitudes sur le lac, villages aux couleurs vives : la campagne suédoise est agréable. Nous faisons le plein à Hjo, aidés par le propriétaire de la station pour le mode d’emploi des pompes rédigé uniquement en suédois… Le secteur nord du lac est particulièrement joli, ponctué par des ponts enjambant des bras du lac et des paysages enchanteurs.

A suivre !!!  Episode 2 la semaine prochaine...

BRAVO

Quel bonheur de te (Vous) lire

Que c'est beau !!!

La picture du tunnel qui s'enfonce....magnifique

Superbe compte rendu. Bravo !

Super Philippe ton CR, j'attends avec impatience le retour, nous avons fait le même l'année dernière au retour du Cap Nord

Merci pour vos encouragements !

De rares photos ne sont pas de moi, comme celle du tunnel de l'Oresund.

Pour répondre à Serge, nous sommes encore loin du retour, car il faut d'abord atteindre la Finlande...

Salut Philippe et quel bonheur de lire ta belle prose.
Surtout plusieurs mois après avoir fait ce genre de périple également. souvenirs, souvenirs maintenant mais ça trotte dans la tête !
Continue l'ami c'est beau !!
Merci

Super ! Vivement la suite

Wouaw... beau compte rendu

Superbe compte rendu.

Quel magnifique CR Philippe, j'ai hâte de découvrir la suite

Super ...sérieux ,ça donne envie!!

Superbe récit, bravo .... les explications sur les differants sites traversés . Merci.